Priveal, propriétaire de Catherine Max et Adele Sand, veut réenchanter les ventes privées (interview de Yohan Ruso)

Propriétaire du showroom de ventes privées Catherine Max, le groupe vient de reprendre son homologue Adèle Sand et s’allie avec le déstockeur Arlettie.

Propriétaire du showroom parisien Catherine Max et, depuis peu, de celui d’Adèle Sand, le groupe Priveal est devenu en quelques mois le principal acteur parisien de ventes privées en espaces physiques. Affichant un chiffre d’affaires de 14 millions d’euros en 2012, il compte tripler ce chiffre en 2014, pour atteindre 40 millions.

Dirigé par Yohan Ruso, ex-dirigeant d’eBay France, soutenu par les fonds d’investissement Serena Capital, Amundi et Seventure, Priveal est d’abord né dans la douleur. Tout juste après être devenu l’un des principaux actionnaires de Dugivers, nom de la holding qui regroupait alors le spécialiste de l’ecommerce EspaceMax et le showroom Catherine Max, Yohan Ruso décidait, en effet, de stopper l’activité de vente en ligne et EspaceMax était alors placé en liquidation judiciaire, seul le showroom continuant son activité. Quelques mois plus tard, en février 2013, le tribunal statuait pour un plan de continuation.

Yohan Ruso, le dirigeant de Catherine Max et Adèle Sand

Depuis Yohan Ruso s’est bien relancé. Soutenu par les actionnaires historiques – les fonds d’investissement Serena Capital, Seventure et Amundi-, il a multiplié les projets. En juillet dernier, le groupe a ainsi racheté à BrandAlley le showroom Adèle Sand, ce qui lui a permis de se retrouver à la tête de deux espaces, l’un d’environ 1.200 m² dans le quartier du Trocadéro et le second de 450m² dans le Marais. Le dirigeant vient également de s’allier avec Muryel Lanneau et Thibaut Caillemer du Ferrage, les deux fondateurs d’Adèle Sand, qui avaient quitté l’enseigne après son rachat par BrandAlley, pour créer Arlettie, une nouvelle entreprise organisant des ventes d’articles déstockés dans des lieux différents. Le duo a rejoint l’équipe de Yohan Ruso en apportant dans ses valises de nouvelles marques haut de gamme. « Ce n’est pas un rachat. Nous avons signé une exclusivité avec eux et ils ont rejoint le comité de direction de Priveal. Muryel et Thibaut ont dix d’expérience dans l’organisation des ventes privées », précise Yohan Ruso.

Vitrine du showroom Adèle Sand

Entouré de sa nouvelle équipe de direction et d’une quarantaine de salariés, Yohan Ruso souhaite désormais « réenchanter les ventes privées », étendre ses activités à d’autres marchés, dont la décoration et la haute joaillerie, et développer son concept à l’étranger. « Je constate un mouvement de fond, note Yohan Ruso. Les marques veulent revenir au canal physique pour leurs ventes privées. Celles-ci ont été souvent galvaudées sur internet par des acteurs des ventes privées qui sont désormais des distributeurs commercialisant des article avec un mécanisme promotionnel. Nous-mêmes ne proposons que les plus belles marques, vendues dans nos espaces pendant 4 jours mais à un nombre restreint d’invités (numerus clausus) et qui ont dû payer une carte annuelle pour participer aux ventes. »

Intérieur du showroom Catherine Max

Les 5.000 membres de ce « club », dont le profil est majoritairement féminin, sont invités à participer à des ventes qui se déroulent toute l’année, une fois par semaine, organisées en partenariat avec 130-140 marques. Celles-ci sont chargées de déposer leur stock dans le showroom (Catherine Max ou Adèle Sand), de reprendre leurs invendus et d’octroyer une commission de l’ordre de 30% à Priveal, qui se charge du merchandising, du marketing et de la vente. Pour mieux les accueillir, le showroom du Trocadéro a d’ailleurs été réaménagén avec des espaces d’encaissements plus soignés. Pendant certaines ventes, comme dernièrement celle organisée pour Ralph Lauren, les films des défilés sont projetés sur une large mur blanc près de la sortie.

(Cet article est tiré du Journal du Textile, édition de Septembre 2013).

 

L'intérieur du showroom Adèle Sand